La commercialisation des produits de contrefaçon est un phénomène mondial qui est en pleine croissance. Elle représentait 3,3 % du commerce mondial en 2016 soit 509 milliards de dollars. Et selon le cabinet de conseil Frontier Economics, ce marché devrait atteindre plus de 900 milliards de dollars en 2022.
Un marché donc très lucratif notamment en Asie, où la Chine et Hong-Kong en sont les principaux leaders comme le rapporte l’agence de police européenne (europol) puisqu’elle a révélé que 86% des exportations de la contrefaçon mondiale provenaient de ces territoires. En chiffre cela représente 396,5 milliards de dollars de marchandise contrefaite. Il faut aussi compter la présence des Emirats arabes unis, de la Turquie, de Singapour, de la Thaïlande, de l’Inde ainsi que de la Malaisie.
Ce marché n’est pas près de s’arrêter, puisqu’aujourd’hui de nombreux sites de contrefaçon pullulent internet. Ayant élargis leurs cibles en visant autant les amateurs de faux que les personnes à la recherche de bonnes affaires, ces derniers se professionnalisent de plus en plus et n’hésite pas à développer de réelles stratégies Marketing. Comme nous l’explique Olivia Mazzucotelli, consultante Noms de Domaine et Protection des Marques en ligne dans son article « Les sites de contrefaçon en ligne se professionnalisent : ne soyez pas dupes » Leur but est de ressembler le plus possible aux sites officiels des vraies marques. Pour cela ils portent une grande attention sur le choix du nom du domaine (URL), sur l’orthographe qui dans le cas où celle-ci est mauvaise peut inspirer la méfiance et la nuire à la crédibilité du site. Ils utilisent aussi le logo ainsi que les campagnes publicitaires de la marque. Pour paraître encore plus crédible et effacer les doutes, ils font aussi apparaître les mentions de conditions de livraisons, les moyens de paiement sécurisés, la mention la protection des données personnelles et ils assurent la présence d’une assistance téléphonique disponible en plusieurs langues en cas de problème. Ils n’hésitent pas non plus à proposer un abonnement à une fausse newsletter ou encore d’utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir leurs sites.
Avec ces sites plus vrais que natures, il est difficile pour les consommateurs de faire la différence entre le site officiel de la marque et un site de contrefaçon.
De plus la stratégie est aussi présente dans les prix, ces derniers sont réduits mais pas assez pour créer un quelconque doute. Le but est seulement de faire croire à des promotions, des soldes, une ou fin de collection.
Néanmoins il y a quelques vérifications simples à effectuer pour s’assurer de la véracité du site comme vérifier la localisation du site Internet et voir si les informations correspondent, s’assurer que le numéro de téléphone soit bien en service. Concernant la phase de paiement, il faut s’assurer que l’URL de la page indique la mention « https » qui assure que le site est sécurisé et que tous données bancaires et personnelles ne seront pas corrompues lors de la transaction.
Suite à la montée en puissance de ces sites, les marques ont elles aussi commencé à appliquer des mesures pour protéger leurs droits de propriété intellectuelle en s’alliant avec des plates-formes qui les protègent et où les marques peuvent y déposer plaintes. D’autres marques utilisent des système de détection et de blocage de spams pour lutter contre la contrefaçon.